J’ai brûlé mon cœur. Trop longtemps j’avais cru pouvoir le suivre.
Voilà qu’il se lamente, qu’il pleure sa destinée perdue,
Voilà qu’il pousse de grands cris comme un vieil homme ivre…
Vieil homme ! C’est bien ce que je suis devenu.
Autrefois je courais parmi les pyramides, dans le désert,
Je jouais aux osselets dans les tombes de mes ancêtres,
Je riais au front des statues de pierre – et ma chair
Exhalait un parfum perdu peut-être.
Parfum ! Tu me réveilleras à la fin du monde,
Quand le dernier homme ira se pendre…
Honteux mais libéré d’une honte profonde…
Mon âme sera légère, si mon cœur est parti en cendres.